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  • Photo du rédacteurSakina Traoré

Pardonnez-moi

Pardonnez-moi mon père, car j’ai péché.


J’ai oublié ce que vous m’aviez inculqué de la décence, Et je me suis laissée convaincre par mes envies d’adolescente.

Mais si vous le permettez, pour ma défense, Je dirai que je ne savais pas ce qu’était ce monde.

Moi j’ai fait confiance aveuglément, Et surtout j’ai jugé les gens naïvement.

Alors pardonnez-moi mon père pour ce manquement.

Pardonnez-moi ma mère, car j’ai péché.

J’ai fait fi de vos mises en gardes, de vos interdictions, Je me suis dit, à tord, que vos peurs étaient bidons.

Mais si vous le permettez, j’ai une interrogation : Depuis quand une mini-jupe est-elle une invitation ?

Une sollicitation à des mains baladeuses, à des baisers intrusifs, Une invite à des mots dégradants, à des coups persuasifs.

Moi je voulais seulement me trouver belle, plaire à la limite, Je ne savais pas qu’en face, il y avait des animaux sans limites.

Je ne savais pas, et c’est là mon crime. Alors pardonnez-moi ma mère pour cet ignoble délit. Pardonnez-moi ma sœur, car j’ai péché.

A vous je ne sais que dire, tant je suis choquée, Par votre dédain et vos critiques qui m’ont condamnée.

De tous, je pensais que VOUS, comprendriez, Mais il semble que de ce côté aussi, la victime est à blâmer.

Pourtant les insultes, les agressions gratuites, toutes, vous connaissez, Mais aujourd’hui, pour une mini-jupe, vous me rejetez.

Ah vraiment, à vous, je ne sais que dire, tant je suis estomaquée, Alors pardonnez-moi mes sœurs et je vous prie d’oublier. Pardonnez-moi mon frère, car j’ai péché.

J’ai cru naïvement que vous étiez plus qu’un animal, Qu’au-delà de tout vice, vous sauriez vous retenir de faire du mal.

Que vous accepteriez un NON et que mes cris vous dissuaderaient, Que dans mon regard vous verriez que cette intrusion me briserait.

Mais vous avez continué jusqu’à tout me prendre, tout, Vous avez forcé jusqu’à tout me donner, tout.

Et à aucun moment je n’ai vu de peur dans votre regard, C’est bien normal puisqu’ici, on dédouane les coupables.

Alors pardonnez-moi mon frère car c’est ma faute, tout ça, Certes, je vous ai provoqué avec ma mini-jupe, ce soir-là.

Pardonnez-moi, pardonnez-moi, Pardonnez-moi tous, ya fa m’ma*.


*Ya fa m’ma : pardonnez-moi.


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