Sourate 17, verset 28 : « Si tu t’écartes d’eux à la recherche d’une miséricorde de Ton Seigneur, que tu espères, adresse-leur une parole bienveillante. »
As salamu aleykum rahmatuLlah wa barakatuh !
J’espère que vous allez bien, je suis ravie de vous retrouver pour ce 27e billet de notre journal de Ramadan.
Alors aujourd’hui, j’aimerais qu’on parle de la communication et du fait de savoir parler aux autres.
Comme nous le savons tous, l’Islam nous enjoint fortement à faire attention à ce que nous disons. Le prophète sws a même dit dans un hadith qu’il garantissait le paradis à celui qui saurait préserver sa langue et son sexe…
Et combien de fois dans le Coran, Allah nous commande t-il non seulement de dire la vérité mais également d’être justes dans nos propos, de parler correctement, de parler poliment, etc. ?
C’est dire à quel point c’est important !
Pour ma part, j’ai toujours eu des problèmes à communiquer avec les autres. Plus petite, ce que je voyais des conversations entre adultes (cris, disputes, injures, blâmes…) ne m’incitait vraiment pas à vouloir tenter la chose.
Je me disais généralement que les gens s’en foutaient de ce que je ressentais et que je n’avais pas besoin de parler parce que mon attitude montrait clairement ce que j’appréciais ou pas.
Mais évidemment, on grandit et on se rend compte que les choses ne sont pas si tranchées et si évidentes. Il faut se parler, communiquer, s’écouter, se comprendre pour débuter, construire et même terminer nos relations interpersonnelles.
De ce que je sache, personne ne peut lire dans nos pensées, deviner qui nous sommes, ce que nous aimons et plus important encore, ce que nous attendons d’eux. Il faut donc faire de réels efforts dans ce sens.
J’ai décidé de parler de ce sujet aujourd’hui parce que Tchonté et moi avons encore abordé la question du mariage pendant la journée.
Pour ceux qui ne l’ont pas lu, elle a publié sur Medium un billet où elle expliquait qu’elle ne voulait plus date avant le mariage. Genre les histoires de copains-copines, là ? Fini. Même dans la mesure où on s’entend pour ne rien faire de haram.
Ce qui est ressorti de notre conversation après que j’aie lu son billet, c’est que bien des fois, à force de suppositions et de remises au lendemain, on ne pose pas les questions qu’il faut, quand il faut.
Vous passez un an, six mois à draguer une personne, à la courtiser, à lui tourner autour, à flirter avec, à développer des sentiments pour elle. Et quand votre cœur est déjà engagé et que vos émotions brouillent votre jugement, vous vous rendez compte qu’en fait l’autre ne voulait pas le mariage, ou l’autre est déjà marié, ou l’autre a une famille qui ne vous accepterait pas, etc.
Tant de temps à parler ensemble, à se dire des choses tout au long de la nuit… mais des choses qui au final seront inutiles parce qu’on n’a pas voulu chercher plus loin, gratter la surface, poser les questions profondes et nécessaires. Communiquer sur ce qui compte vraiment, in fine.
On préfère :
• supposer que « ah il/elle est musulman(e) et parle régulièrement avec moi, me fait des compliments, est présent(e) pour moi, ça doit vouloir dire qu’il/elle voudra se marier avec moi en temps voulu » ;
On préfère supposer, parce qu’on a peur de demander dès de départ et d’être déçu ou encore que l’autre pense qu’on va trop vite.
Mais n’est-il pas préférable d’être déçu quand le cœur n’est pas encore impliqué ? Quant au fait de se dire que l’autre pensera qu’on va trop vite… je pense qu’en tant que musulmans et jeunes, il est important de savoir pourquoi on fait les choses et d’être capable d’assumer ce que l’on veut.
• remettre à plus tard parce que « oh on est dans un mood, on parle bien, je n’ai pas envie de casser l’ambiance ou de le / la faire fuir en posant des questions profondes ».
Encore une fois, n’est-ce pas mieux de casser l’ambiance plutôt que de continuer à se blaguer ensemble jusqu’à découvrir le pot-aux-roses ?
La communication implique donc le fait de savoir ce que l’on veut et d’être capable de l’exprimer clairement, sans faux-fuyants et évidemment, avec les bons mots.
Ça c’était un exemple dans le cadre de deux personnes qui se plaisent mais le conseil peut s’appliquer dans plusieurs autres situations.
Au-delà du fait d’avoir le courage de s’exprimer, parlons de notre capacité à privilégier la bonne parole en toutes circonstances ?
Combien de fois faisons-nous l’effort de dire la vérité même quand elle nous incrimine ? Ou qu’elle incrimine un proche ?
Ou de parler poliment même quand on est de mauvaise humeur ? ça c’est mon gros péché…
De se taire quand ce qu’on a à dire pourrait nous paraître légitime mais également blesser l’autre ?
Cela vaut également, côté religion, pour le rappel qu’on se fait entre croyants.
Parfois nous avons une si haute estime de nous-mêmes et de notre niveau religieux / spirituel que nous faisons le rappel aux autres en leur parlant comme s’ils ne fournissaient pas le moindre effort. En les jugeant. En les acculant.
Franchement, communiquer et savoir le faire, c’est la base de tellement de choses dans notre quotidien que j’estime qu’on devrait tous apprendre sur le sujet.
Et l’une des grosses composantes de la bonne communication est le fait de vraiment comprendre l’autre.
Combien de fois vous êtes-vous énervé contre quelqu’un avant de vous rendre compte qu’en fait, il y avait eu un malentendu ? Parfois c’est vous même qui n’aviez pas toutes les données avant de réagir. En tout cas, si ça vous est déjà arrivé comme à moi, vous savez à quel point c’est la honte !
Alors assurons-nous, avant de parler, de blesser ou d’aggraver les choses par nos propos, que nous avons bien compris l’autre.
Ça passe par des choses simples. Reformuler les propos de l’autre pour avoir confirmation : « donc si j’ai bien compris, tu dis que tu veux que je… ». Et surtout, soyons patients. La patience nous donne l’occasion d’arriver à l’entente avec plus d’assurance.
La communication inclut également la gestuelle, les regards, le langage corporel, le ton… tout ce qui pourrait affecter notre message donc n’oublions pas de faire aussi attention à toutes ces choses.
Une dernière chose que je voudrais aborder sur le sujet de la communication, c’est ce qui se passe souvent quand quelqu’un nous dit : « tu m’as insulté / tu m’as manqué de respect... ».
Généralement, quand quelqu’un vient nous dire que nous avons posé un acte qui l’a blessé, on a tendance à vouloir se défendre : « non deh, j’ai juste dit / fait ça pour… ».
On se défend parce qu’on se dit que :
• poser une mauvaise action fait de nous une mauvaise personne, ce qui est totalement faux ;
• l’autre pervertit notre message / notre action, qui partait bien souvent d’une bonne intention.
Mais j’aimerais nous rappeler à tous que nos bonnes intentions ne garantissent nullement que nous avons fait / dit les choses de la bonne façon. Ou encore que nos bonnes intentions n’invalident pas le sentiment négatif de l’autre.
La première des choses donc, serait de s’excuser, de chercher à savoir exactement pourquoi ça n’a pas plu à l’autre afin de ne pas le refaire et ensuite de lui faire savoir nos intentions premières pour nous soulager nous-même.
Bref, il y aurait vraiment beaucoup à dire sur le sujet mais je vais m’arrêter ici. J’espère que ce billet aura en tout cas déclenché une réflexion en vous qui vous amènera à faire attention à :
• exprimer clairement ce que vous voulez (en début de relation par exemple pour éviter les faux espoirs) ;
• préserver votre langue et dire de bonnes paroles (donc éviter les critiques, les braisages, la médisance, les mauvaises paroles) ;
• être à l’écoute de l’autre et de ses émotions, etc.
Et qu’Allah nous donne la bonne compréhension. Qu’Il fasse que les jours à venir soient encore meilleurs. Qu’Il nous pardonne nos péchés et nous guide sans fin et sans cesse sur le droit chemin.
A demain in sha Allah !
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