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  • Photo du rédacteurSakina Traoré

Jour 19

D’après Abû Hourayra, qu'Allah l’agrée, le prophète sws a dit : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi et dans l’espoir d’obtenir la rétribution d’Allah, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. Et celui qui veille Laylat Al-Qadr (La Nuit du Destin) (en prière) avec foi et dans l’espoir d’obtenir la rétribution d’Allah, tous ses péchés passés lui seront pardonnés. »

As salamu aleykum rahmatuLlah wa barakatuh !

Depuis votre position, j’espère que vous allez super bien. 19e jour de ce mois de Ramadan, nous allons entrer dans la dernière décade, les 10 dernières nuits où nous rechercherons Laylatul Qadr.

Je n’ai pas grand chose à vous dire aujourd’hui alors on va faire une petite story time, je vais vous raconter mon histoire avec le Ramadan.

J’ai grandi avec des parents Chrétiens alors mon histoire avec le Ramadan n’a pas commencé dès mon enfance. Je crois que j’avais déjà 8 ou 9 ans quand j’y ai été confrontée pour la première fois.

Je passais mes grandes vacances (pour la première fois également) chez mes grands-parents paternels. C’était en pleine période de jeûne et vu que là-bas tout le monde est musulman, j’ai eu la chance de découvrir l’atmosphère de cette période si particulière.

Je les entendais la nuit se lever pour le suhoor, ensuite ils se dirigeaient tous vers la mosquée familiale pour prier. Je ne me levais pas pour participer et on ne m’y invitait pas parce que well… je n’étais pas musulmane mais je prenais plaisir chaque nuit à écouter les bruits de la maisonnée. J’avais terriblement envie de faire partie de l’aventure mais je restais sagement dans mon coin.

Et puis, je ne sais pas comment c’est arrivé mais mon grand-père m’a défiée de jeûner un jour. Je crois que je lui avais demandé de m’acheter du poisson braisé et il m’a promis de m’en prendre un rien qu’à moi si je jeûnais dans la journée. J’ai dit oui ; mais bien au-delà de la nourriture promise, c’était un moyen pour moi de me rapprocher de lui.

C’était la première fois qu’on se parlait vraiment lui et moi, que j’avais l’impression qu’il me voyait, moi. Il avait une si grande famille (environ 30 enfants et tout autant, sinon plus de petits-enfants) que ça me faisait plaisir d’avoir ce lien là avec lui.

Alors le lendemain, je crois que je me suis levée pour le suhoor. Ou pas, je ne m’en souviens plus trop. Mais je sais qu’aux alentours de 11h, ça a chauffé sur moi. Je ne me retrouvais plus. Du haut de mes 8/9 ans, c’était bien la première fois que j’étais ainsi confrontée à la faim.

Alors j’ai triché. J’ai trouvé un fond de garba dans une assiette et j’en ai pris une poignée et une gorgée d’eau. C’était très peu par rapport à l’envie que j’avais de manger mais je me suis sentie coupable. C’est encore un peu le cas même aujourd’hui.

Quelques heures plus tard, je suis allée m’asseoir devant la maison pour respirer un peu et faire passer mon vertige, lol. J’avais dormi un peu pour faire passer le temps et puis j’ai décidé d’aller regarder mes cousins jouer au foot. Je comptais sur l’air frais pour me faire un peu de bien tout en me demandant comment ils arrivaient à faire du sport alors que moi j’étais au bout de ma vie.

A un moment donné, mon grand-père est sorti de la maison je pense et je me suis assise près de lui. Il m’a demandé si ça allait et m’a encouragée. Malheureusement je ne me souviens plus trop de ses mots mais je sais que je n’oublierai jamais ces quelques minutes qu’on a passées ensemble sur ce banc.

Je n’ai jamais vraiment été très proche de lui, principalement parce que j’avais peur de l’approcher. J’avais peur qu’il ne me (re)connaisse pas, qu’il ne m’aime pas… et à part cette conversation que nous avons eue, je lui ai reparlé une seule fois au téléphone, des années plus tard alors que j’étais à l’INP.

Sur un coup de tête, j’ai décidé de l’appeler pour lui faire un coucou. Ce soir-là, j’ai été tellement heureuse parce que quand je lui ai dit mon prénom, il a su qui c’était.

Il m’a demandée comment se passait mes études, m’a posé quelques questions et on a papoté quelques minutes avant que je ne raccroche. C’était la dernière fois que je lui parlais.

Quelques mois / semaines après ça, je ne sais plus, il est tombé malade. J’ai remis au lendemain le moment de l’appeler jusqu’à ce qu’on m’annonce qu’il était parti. Je m’en suis voulue à mort, c’est toujours le cas ; mais bon je m’éloigne du sujet.

Ce premier jour de Ramadan est donc un jour spécial pour moi, pour deux raisons : c’était ma première expérience du jeûne et l’une des rares expériences intimes que j’ai partagées avec mon baa comme on l’appelait affectueusement.

Evidemment, j’ai eu honte de lui avouer que j’avais triché alors à l’heure de la rupture j’ai eu mon poisson. Toujours est-il que j’ai aimé voir la fierté dans son regard.

Revenons-en à ce Ramadan 2020. On est déjà presqu’à la fin de ce voyage spirituel, alors j’aimerais nous encourager à redoubler d’efforts.

N’oublions donc pas de :

- Lire le Coran ;

- Prier pendant la nuit ;

- Faire l’aumône ;

- Zikrer jusqu’à en faire parler nos doigts !

J’aimerais dédier cet épisode à Monsieur Adama Traoré, j’aurais tellement voulu te faire un câlin grand-père ; juste une seule fois.

Je prie pour toi, et tous nos défunts. Qu’Allah vous épargne les châtiments de la tombe. Et qu’Il nous réunisse dans son paradis.

Je t’aime,

Ta maman.

Qu’Allah fasse que les jours à venir soient encore meilleurs. Qu’Il nous pardonne nos péchés et nous guide sans fin et sans cesse sur le droit chemin.

A demain in sha Allah !

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