***Dans la tête de Jesse***
Comment fait Heartie déjà ? Ah oui… La vie est… sournoise.
Heartie m’avait pourtant dit de ne pas m’approcher de sa cousine mais il a fallu qu’une fois de plus -et de trop peut-être- dans ma vie, je n’en fasse qu’à ma tête. J’aurai dû l’écouter, je savais en mon fort intérieur que je ne ferais qu’utiliser Ama pour oublier mon chagrin et elle, si douce et si innocente, elle n’a pas feint de se protéger de moi.
Pendant un mois, j’ai bien essayé de garder mes mains sur moi, de ne pas la toucher, de ne pas la regarder de façon trop insistante quand on se voyait mais je n’ai pas tenu la distance. C’était bien trop me demander puisqu’en plus d’être assez instable ces temps-ci, je ne me souviens pas avoir autant voulu d’une femme auparavant.
Elle est tellement douce, calme et sexy que je n’ai pas voulu entendre la voix qui me disait qu’elle était trop bien pour moi. Le jour où tout ça a commencé, je n’avais pourtant rien prémédité. Je passais voir Heartie et Ty à leur appartement un week-end et c’est elle que j’ai trouvée chez eux, assise dans le canapé à l’heure du dîner en train de grignoter des popcorns.
Je me suis assis près d’elle et pour une fois qu’il n’y avait pas les regards d’Heartie pour nous surveiller, on a pu discuter tranquillement tous les deux, affalés dans le canapé avant que je ne l’invite au restaurant puisqu’elle n’avait pas très envie de cuisiner.
On a pris ma voiture et on s’est arrêtés quelques minutes plus tard au Mama Mia où on a continué à bavarder comme deux vieux amis devant des spaghettis et des lasagnes.
Heartie a toujours été celle qui savait comment apaiser mon esprit trop dispersé qui cherchait la prochaine bêtise à faire. Enfin, je pensais qu’elle était la seule jusqu’à ce que je me sente tout aussi bien avec Ama ce soir-là. Mieux même.
A un moment de la soirée, quand ce fut l’heure de rentrer, j’ai hésité à faire ce que j’avais derrière la tête quand je l’ai invitée. Je voulais simplement la ramener chez elle ou chez Heartie mais toutes mes résolutions ont fondu comme neige au soleil quand j’ai dû la rattraper alors qu’elle allait tomber en sortant du restaurant.
Là, je l’ai serrée contre moi un peu plus que nécessaire et son cœur qui cognait contre sa poitrine, son parfum, sa peau… j’avais l’impression que toutes ces choses me donnaient des raisons d’aller au bout de mon plan initial.
Alors je lui ai proposé de venir voir un film chez moi vu qu’Heartie nous avait dit qu’elle était de garde. Je ne lui ai pas laissé la possibilité de me dire non. Je lui ai fait mon plus beau sourire, l’ai regardée comme si je la caressais des yeux et lui ai fait comprendre qu’elle ne regretterait pas de venir avec moi.
Elle a dit oui. Et tout est parti en couilles.
Déjà dans la voiture, malgré la musique, on sentait la tension qui montait imperceptiblement. Il y avait des regards volés, mes doigts qui se baladaient sur sa cuisse, mon regard qui lui brûlait la peau et mon silence qui était lourd de promesses.
Quand on est arrivés à mon appart, je n’en pouvais déjà plus de cette tension qui planait entre nous depuis quelques minutes. A peine avais-je refermé la porte de l’appartement derrière nous que je l’y ai plaquée et ai collé mon corps contre le sien.
Moi : Sûre ?
Elle a hoché la tête et j’ai frotté mon nez contre le sien avant de l’embrasser. Je n’avais pas l’intention de le faire tendrement mais je voulais le faire lentement, doucement, qu’elle sente mes mains partout sur son corps, qu’elle ait l’impression que je suis sur elle, en elle bref partout à la fois.
Je l’ai embrassée avec toute la passion impérieuse qu’elle me faisait ressentir. Je lui ai mordu successivement les lèvres, les joues, le cou… Je lui ai embrassé le visage, les épaules, les oreilles. Elle était tellement belle quand elle soupirait de plaisir que j’avais envie de lui en donner toujours plus.
Je l’ai entraînée dans la chambre et nous avons laissé derrière nous une trainée de vêtements. Je l’ai posée sur le lit, l’ai regardée dans les yeux et y ai vu le reflet du désir qui m’animait aussi. Je l’ai embrassée encore, encore et encore. Je lui ai ensuite embrassée chaque parcelle de sa jolie peau satinée, si douce.
Son cou, ses bras, ses seins, ses hanches, son ventre, ses cuisses, ses genoux, ses chevilles délicates, la plante de ses pieds. Tout son corps était à moi.
Et puis, quand l’envie s’est faite trop forte, je lui ai fait l’amour de la façon la plus douce que je pouvais. Cette première fois là, on n’avait pas oublié nos protections.
La fois fatidique, elle bossait comme une forcenée pour ses examens. Elle voulait être parmi les premiers de sa classe pour faire plaisir à Heartie alors je l’ai laissée bosser pendant deux semaines sans jamais la perturber.
J’ai essayé, j’ai vraiment voulu la laisser travailler mais elle me manquait, son corps me manquait, sa voix me manquait. Et puis quand j’ai su qu’elle se faisait aider dans ses révisions par un certain Jason avec qui elle passait tout son temps et qu’elle appréciait beaucoup, j’ai décidé un soir, sur un coup de tête d’aller la voir à son campus.
J’ai fait le plein de nourriture et de desserts au chocolat avant d’aller la voir, de lui sauter dessus et de lui faire l’amour de façon si pressée, si désordonnée et si passionnée que la protection n’a pas tenu. Bien sûr ensuite, je suis sorti lui acheter une pilule du lendemain mais à en croire ce qui se passe en ce moment dans le salon d’Heartie, ça n’a pas marché comme nous l’espérions.
Heartie repart dans sa chambre en claquant la porte et je regarde Ama un instant. Elle n’arrête pas de pleurer et de chuchoter ce qui ressemble fort à des excuses.
Moi : Ama ?
Ama : …
Je vais vers elle et la prends dans mes bras. Je n’aime pas la voir ainsi. Je la serre tout contre moi et elle pleure un bon moment avant de réussir à se calmer. Je la ramène au salon, la fait asseoir avant d’aller lui chercher un verre d’eau glacé qu’elle avale d’une traite.
Moi : Ça va mieux ?
Elle me fait non de la tête et resserre ses bras autour d’elle.
Moi (en la prenant dans mes bras) : Je suis désolé
Ama : Tu n’es pas le seul fautif, j’aurais dû faire attention
Moi : Tu sais que je serai là pour toi, du début à la fin, quelle que soit ta décision
Ama : ça ne te dérange pas que je le garde ?
Moi : Au contraire… je crois que … je serai plus qu’heureux d’avoir un bébé avec toi mais c’est ton corps, ton avenir et je ne veux pas t’empêcher de prendre la décision que tu penses être le mieux pour toi
Elle garde le regard dans le vide un long moment pendant lequel je retiens mon souffle, puis elle soupire.
Ama : Je ne pourrais jamais avorter… jamais. Je ne sais juste pas comment dire à ma mère que je suis enceinte de quelqu’un qui n’était même pas mon petit ami
Jesse : Ah parce qu’on ne sortait pas ensemble ?
Ama : Tu ne m’as jamais demandé officiellement Jesse. Je me suis contentée des regards, des sous-entendus mais rien n’a jamais été dit clairement. Je sais que pour toi, ce n’était que du sexe.
Jesse : Ai-je déjà dit une chose pareille ?
Elle me regarde un moment puis baisse le regard en soupirant.
Jesse : Ecoute, je ne te mentirai pas en te disant que dès le départ je voulais quelque chose de vrai et de sérieux. Je ne voulais vraiment que du sexe mais tu m’as donné plus. Beaucoup plus que ça et depuis, toute cette histoire a cessé d’être une simple partie de jambes en l’air pour moi. Je ne dis pas que je t’aime mais je tiens beaucoup à toi. Et je pensais que c’était pareil pour toi.
Elle soupire et relève la tête vers moi.
Ama : Ça a toujours été pareil pour moi Jesse.
Jesse : Okay. Bon, on va d’abord aller avec Heartie voir comment va le bébé et puis on ira chez moi discuter de tout cela et décider de comment on va gérer les choses. Ça te va ?
Ama : Oui
Je lui embrasse la tempe avant de me lever et d’aller réveiller Heartie pour qu’on y aille.
Quand elle se lève, elle a l’air beaucoup plus calme que tout à l’heure mais me fait toujours la tête. Bon, je parlerai avec elle plus tard, pour l’instant, je m’occupe de la mère de mon premier enfant.
La vie est juste… sournoise. Alors que je pensais mon cœur chagriné, je rencontre une femme extraordinaire qui me fait oublier mes blessures et qui va me donner le plus beau des cadeaux.
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